Pourquoi devrions-nous tous consommer de l’acide folique ?
18 juillet 2023 | commentaire(s) |
Emma Raposo
L’acide folique est surtout connu pour ses bénéfices lors d’une grossesse. Or, saviez-vous que cette vitamine est un allié de choix pour chacun d’entre nous ? Mais qu’est-ce-que l’acide folique, et pourquoi est-il si important pour notre organisme ? On fait le point.
L’acide folique, définition
L’acide folique, ou folates, est une vitamine du groupe B (vitamines B9). Naturellement présente dans certains aliments, elle porte le nom de folates alimentaires. On en trouve dans les légumes verts tels que les épinards, la salade, les brocolis, ou encore les choux de Bruxelles pour ne citer qu’eux. Le foie, les légumineuses, les germes de blé, le soja, ainsi que certains fruits comme le kiwi et les fraises sont aussi de bonnes sources d’acide folique. L’acide folique synthétique, quant à lui, se présente sous forme galénique (comprimés, gélules, etc), ou ajouté à divers aliments sur le marché nommés aliments enrichis.
Fait intéressant, l’acide folique n’est pas absorbé de la même façon selon quelle forme il revêt. Ainsi, notre organisme n’absorbe les folates alimentaires qu’à hauteur de 50%, tandis que sous sa forme synthétique galénique, l’acide folique est absorbé à 100%, et à 85% grâce aux aliments enrichis. On parle alors d’« équivalent folate », terme prenant en compte ces disparités. Ainsi, 1 équivalent folate est égal à 1 microgramme de folate alimentaire, ou 0,5 microgramme d’acide folique synthétique galénique pris à jeun, ou 0,6 microgramme d’acide folique synthétique issu des aliments enrichis.
Précisons encore que le mode de conservation et de préparation des aliments fera varier leur teneur en folates alimentaires, la vitamine B9 étant sensible à la lumière, ainsi qu’à la chaleur.
Pourquoi l’acide folique est-il si important pour l’organisme ?
L’acide folique joue un rôle capital dans la division et le fonctionnement cellulaires. C’est pourquoi il est primordial d’en consommer pendant les premières semaines de grossesse, lorsque les cellules de l’embryon se divisent à vive allure, ceci afin de prévenir des anomalies du tube neural (ATN,) et autres malformations.
Mais l’acide folique ne profite pas qu’aux femmes enceintes. Il permet dans une plus large mesure de prévenir certains troubles touchant l’ensemble de la population. Une carence en acide folique peut par exemple entraîner :
- une anémie, c’est-à-dire une insuffisance de globules rouges dans le sang.
- une augmentation du taux d’homocystéine (acide aminé) dans le sang, laquelle est un facteur de risque des maladies cardio-vasculaires.
L’acide folique pourrait en outre jouer un rôle de protection contre :
- certains cancers (côlon, sein ou prostate).
- des troubles psychologiques comme la dépression.
- certaines pathologies liées à l’âge telles que la démence, la maladie d’Alzheimer, ou encore l’ostéoporose.
- le vieillissement de la peau, en participant au renouvellement des cellules de la peau.
Quelle quantité d’acide folique devrions-nous consommer quotidiennement ?
La Fondation Acide Folique Suisse, active dans l’information et la sensibilisation de la population suisse et soutenue par la Fondation Groupe Mutuel, rappelle qu’il est recommandé pour un adulte de consommer quotidiennement 300 microgrammes d’acide folique. Cela correspond à 300 microgrammes de folates alimentaires, ou 150 microgrammes d’acide folique synthétique. Sachez également que l’alcool, le tabac, ainsi que certains médicaments accroissent le besoin en acide folique.
Pour les femmes enceintes, la dose journalière recommandée s’élève à 400 microgrammes d’acide folique synthétique jusqu’à la douzième semaine de grossesse, assortis d’une alimentation saine et variée. Dans l’idéal, les femmes projetant d’avoir un enfant devraient consommer des compléments d’acide folique 3 mois avant de concevoir. En effet, la prise préventive d’acide folique permet un apport suffisant de cette vitamine dès les premières semaines de grossesse, sachant qu’une prédisposition à un Spina bifida intervient déjà entre le 18ème et 26ème jour de grossesse.
De façon générale, atteindre la dose d’acide folique journalière recommandée par le seul biais de folates alimentaires s’avère complexe. Cela supposerait de consommer des produits riches en acide folique en grande quantité. Pour pallier ce manque, voici les quelques alternatives possibles :
- consommer de l’acide folique de synthèse sous forme galénique, comme des comprimés ou gélules.
- consommer des aliments enrichis en acide folique. Ces aliments sont reconnaissables dans toute la Suisse grâce au label F présent sur les emballages.
- ne pas oublier de garder une alimentation saine et variée en privilégiant les produits riches en folates alimentaires.
On l’a vu, l’acide folique joue un rôle capital dans le bon fonctionnement cellulaire. Pas étonnant qu’on lui ait donné le surnom de « vitamine de la vie ». Ses bénéfices pour l’ensemble de la population ne sont plus à démontrer, alors pourquoi s’en priver?