Fixation des prix et remboursements des médicaments
Le prix des médicaments n’est pas le prix du marché
Le prix public d’un médicament pris en charge par les assurances-maladie est réglementé par l’État (art. 65b – 65f OAMal). Il se compose du prix de fabrique, des coûts de distribution et de la TVA. Le prix de fabrique résulte de la comparaison thérapeutique (CT), d’une éventuelle prime à l’innovation et d’une comparaison de prix avec l’étranger (CPE). Cette dernière se fait avec les coûts de médicaments déjà autorisés et ayant une indication ou un effet similaire. Depuis juin 2015, les pays pris en compte pour la CPE sont non seulement le Danemark, l’Allemagne, la France, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas et l’Autriche, mais aussi la Belgique, la Finlande et la Suède.
La CPE entre en jeu tant lors de la première fixation du prix dans le cadre de l’admission dans la liste des spécialités (LS) que lors du contrôle trisannuel du prix de tous les médicaments figurant déjà dans la LS.
Comparaison de prix avec l’étranger
La comparaison des prix des médicaments (originaux), réalisée conjointement par l’industrie pharmaceutique et les caissesmaladie en 2014, montre que les mesures prises en Suisse par l’OFSP pour faire baisser les prix portent leurs fruits: par rapport à la moyenne des pays étrangers comparables, la différence de prix des quelque 250 médicaments originaux brevetés ayant le plus fort chiffre d’affaires a continué à diminuer. En novembre 2014, le niveau des prix était pour la première fois identique, pour un taux de change de 1.29 franc pour un euro. En 2013, cette différence était encore de 5%. À ce moment-là, le taux de change était de 1.27 franc pour un euro.
Après l’abandon du taux plancher par la Banque nationale suisse mi-janvier 2015, le franc fort a fait augmenter les coûts d’encore environ 20% pour la place pharmaceutique suisse, très importante pour l’économie du pays.
La comparaison du prix des génériques 2014 montre qu’il existe en outre une grande différence dans ce domaine (+47%). Cela signifie que, dans les pays de comparaison, les génériques coûtent en moyenne moitié moins qu’en Suisse.
Réexamen triennal des conditions d’admission (art. 65d OAMal)
L’OFSP passe en revue un tiers des préparations chaque année. Ce faisant, il tient compte non seulement de la comparaison avec l’étranger (avec un taux de pondération de deux tiers) mais également de la comparaison thérapeutique (avec un coefficient de pondération d’un tiers). Les médicaments ayant la même indication (produits concurrents) sont évalués en même temps. Le prochain réexamen aura lieu au début de l’année 2016. Les médicaments de la liste des spécialités ont été revus entre 2012 et 2014, ce qui a permis de réaliser plus de 600 millions de francs d’économies selon l’OFSP.
Lors du contrôle trisannuel, seules des baisses de prix sont possibles, pas les hausses. Si, par exemple, le franc actuellement fort faiblit et que les prix suisses sont inférieurs à la moyenne du panier des pays de comparaison, les prix suisses ne seront pas relevés automatiquement. Par contre, il est possible de faire une demande de hausse du prix.