Connaissez-vous vraiment tout sur les règles ?

06 juin 2023 | commentaire(s) |

Christelle Travelletti

Règles, menstruations, ragnagnas, « periods » etc… on connait de nombreux termes pour les nommer, mais pas sûr qu’on sache vraiment tout sur ce phénomène naturel qui se produit une fois par mois chez la femme, de la puberté à la ménopause. Si ces saignements ont longtemps été tabou, aujourd’hui la parole se libère, notamment sur les douleurs menstruelles pouvant parfois être invalidantes. Alors comment les soulager ? Quand consulter ? Qu’est-ce qui se passe réellement dans le corps des femmes (et surtout pourquoi il faut les laisser tranquille durant cette période… ;) ) ? On vous explique tout !

Les règles, à quoi ça sert ?

Longtemps représentées de couleur bleue par les publicitaires, souvent chuchotées voire tues en présence de la gent masculine, les règles sont bel et bien une réalité rouge et généralement incommodante pour la plupart des femmes. Même si on se passerait bien des douleurs et des sautes d’humeur qui les accompagnent (pour ne citer que ces désagréments), les menstruations sont pourtant bien plus utiles qu’il n’y parait. En effet, les règles sont nécessaires à l’humanité tout entière (eh oui !) puisque sans elles, pas de fertilité féminine et donc pas de possibilité de vie humaine. On schématise un peu mais sur le plan purement biologique, les règles marquent le début du cycle menstruel féminin, mécanisme bien rôdé qui permet l’ovulation puis la nidation d’un éventuel embryon, en cas de fécondation par un spermatozoïde.

Les règles permettent donc aux femmes en désir d’enfant, de pouvoir donner la vie. Au-delà de ce « super-pouvoir », le cycle menstruel joue également un rôle dans la production des hormones féminines (œstrogène et progestérone), nécessaires à la bonne santé générale de la femme. Alors, oui avoir ses règles c’est parfois pénible, mais elles ont une utilité.

Qu’est-ce qui se passe dans le corps de la femme ?

Les règles durent généralement entre 3 et 7 jours et interviennent en début de cycle menstruel, sous la forme de sang s’écoulant par le vagin. Un cycle naturel dure normalement entre 25 et 35 jours (en moyenne 28 jours), le jour 1 correspondant au 1er jour des règles, et il est séparé en 4 phases bien distinctes.

  • Phase pré-ovulatoire ou folliculaire : durant cette phase qui précède l’ovulation, les follicules grossissent progressivement à l’intérieur des ovaires. Le taux d’œstrogène commence à monter et la femme commence petit à petit à devenir fertile. Les œstrogènes ont un effet positif sur le cerveau et sur l’humeur puisqu’elles permettent de produire de la sérotonine. C’est donc une période où les femmes disent se sentir plus optimistes et avoir plus d’énergie.
  • Ovulation : grâce à l’entrée en scène de l’hormone lutéinisante (LH), un ovule est expulsé par l’une des trompes de Fallope afin d’être fécondable par un éventuel spermatozoïde. L’ovocyte vit en moyenne 24h heures. La fertilité est alors à son maximum. Certaines femmes ressentent parfois des « douleurs, ou plutôt gênes, d’ovulation » lors de sa libération.
  • Phase post-ovulatoire ou lutéale : Durant cette phase, sous l’action de la progestérone, la muqueuse utérine s’épaissit pour soutenir une éventuelle grossesse. Cette hormone continuera de grimper tandis que l’œstrogène restera stable. La femme n’est plus fertile et son niveau d’énergie baisse progressivement.
  • Menstruations : Si aucun ovule n’a été fécondé, les couches vascularisées de l’endomètre qui s’étaient préparées pour accueillir un potentiel embryon se détachent, donnant lieu aux saignements des règles. A ce moment-là, les 2 hormones chutent d’un coup, c’est pourquoi les femmes sont souvent émotives, déprimées ou irritables durant leurs règles. Certaines femmes ressentent également un changement d’humeur ou encore des douleurs quelques jours avant leurs règles, il s’agit du syndrome prémenstruel (SPM).

En cas de grossesse, les hormones féminines restent élevées pendant 9 mois, c’est pourquoi les femmes n’ont plus leurs règles en étant enceinte.

Quid des règles avec une contraception hormonale ?

Tout ceci est ce qui se passe naturellement dans le corps d’une femme tous les mois. Mais est-ce que c’est pareil lorsqu’elles sont sous pilule ? Eh bien pas tout à fait ! Car certains moyens de contraception viennent changer le rôle des hormones durant le cycle. Parmi les différents types de contraception, nous avons :

  • La contraception hormonale = pilule, patch, implant, anneau vaginal, stérilet hormonal.
  • La contraception non-hormonal = stérilet en cuivre, cape cervicale, diaphragme ou encore le classique préservatif (féminin ou masculin).
  • Les méthodes de contraception naturelles = moins fiables que les méthodes précédentes, elles nécessitent d’avoir bien étudié son cycle au naturel (chaque femme est différente) et de bien connaître son corps et les signaux qu’il envoie.

 

Le saviez-vous ? Le Groupe Mutuel est la première assurance qui prend en charge les frais de contraception féminine comme la pilule ou le stérilet par le biais de son assurance complémentaire Premium.

Comme vu plus haut, les règles interviennent naturellement de façon cyclique en réponse à une ovulation qui se produit généralement tous les mois. Cependant, avec une contraception hormonale, le processus ovulatoire se bloque, le but de la contraception étant d’empêcher la rencontre entre un ovocyte et un spermatozoïde, et le cycle naturel est mis en sommeil. Avec certains stérilets ou la méthode de l’implant, les règles sont totalement supprimées. Les médecins proposent d’ailleurs aux femmes qui ont des règles particulièrement douloureuses, des contraceptifs en continu, notamment en cas d’endométriose. On parle alors d’aménorrhée (=absence de règles) thérapeutique.

Sous pilule, les femmes continuent donc d’avoir des règles artificielles car elles font une pause de 7 jours après 21 jours de prise de pilule. Ces « fausses règles » provoquent également des douleurs menstruelles et ne sont pas forcément nécessaires d’un point de vue santé mais cela permet aux femmes d’être sûres qu’elles ne sont pas tombées enceintes (en cas d’oubli de pilule ou autre doute).

En résumé, chaque méthode de contraception comporte ses avantages et ses inconvénients et chaque femme est libre de choisir le moyen qui lui convient le mieux. N’hésitez pas à en parler avec votre gynécologue !

Quelques règles pour plus de confort

Comment apaiser les douleurs de règles ?

Comme chaque femme est unique et que chaque corps est différent, l’intensité des douleurs menstruelles varient d’une femme à l’autre. Si certaines n’en ressentiront aucune, pour d’autres, c’est un véritable calvaire ! Un récent sondage mené par le Groupe Mutuel montre qu'1 femme sur 5 ressent un niveau de douleur de +8 (sur une échelle de 1 à 10). Bonne nouvelle, les douleurs semblent s’estomper avec l’âge. Les jeunes femmes entre 18-34 ans rapportent une augmentation significative de la douleur (5.7 en moyenne au lieu de 5.1 en moyenne) en comparaison avec les plus âgées. Les douleurs menstruelles sont provoquées par les prostaglandines, ces molécules qui permettent la contraction des muscles de l’utérus afin d’évacuer la muqueuse utérine. Parmi les symptômes les plus fréquents durant cette période, on retrouve : crampes musculaires au niveau du ventre et du dos, tensions dans les seins, maux de tête, ballonnements, sautes d’humeur, nausées, troubles digestifs ou encore poussée d’acné. Si ces symptômes sont tout à fait normaux, il existe des moyens simples pour les atténuer.

  • Appliquer une bouillote chaude ou un coussin chauffant sur la zone douloureuse.
  • Dormez suffisamment. La fatigue est souvent plus importante durant les règles mais certaines femmes souffrent d’insomnies à cette période. Essayez donc de préparer votre sommeil en amont à l’approche de vos règles.
  • Mangez sainement. Evitez les aliments riches en sucre et en graisse et augmentez votre hydratation. Diminuez le café, le thé et tous types d’excitants. Attention aussi à l’alcool et au tabac qui ont auront un impact négatif sur les douleurs menstruelles. De manière générale, il faut éviter de rajouter de l’inflammation durant ses règles.
  • Buvez plutôt des tisanes d’achillée millefeuille, de fenouil ou de camomille, réputées pour leurs vertus antispasmodiques.
  • Evitez le stress, qui peut intensifier les symptômes.
  • Si ces méthodes naturelles ne fonctionnent pas, prenez un médicament anti-inflammatoire comme le paracétamol ou l’ibuprofène.

Quand consulter ?

  • Lorsque les douleurs sont insupportables, par exemple si vous vous écroulez au sol ou que vous ressentez comme des coups de poignards dans le ventre. Plusieurs causes peuvent en être à l’origine, comme l’endométriose, mais seul un professionnel de santé pourra établir un diagnostic. On a souvent répété aux femmes qu’il était normal d’avoir mal pendant ses règles mais ce n’est pas forcément le cas, surtout pas au point d’être handicapant. Pareil si vous avez un SPM douloureux.
  • En cas de saignements anormalement abondants nécessitant de changer sa protection chaque heure ou chaque deux heures durant toute une journée, ou si vous remarquez des caillots de sang (de plusieurs centimètres), vous pouvez considérer que vos règles sont anormales. Pareil si vos saignements durent plus d’une semaine.
  • Lorsque vos cycles sont irréguliers, il peut être utile d’en parler à votre gynécologue. Un cycle est considéré comme régulier lorsqu’il dure entre 25 et 35 jours. En dessous de 25, il sera considéré comme court et au-delà de 35, comme long. Une variation de cycle de 2-3 jours est tout à fait normale de même que les cycles peuvent être perturbés suite à un gros stress, un voyage, un accouchement, la prise d’un contraceptif ou tout autre chamboulement psychique ou physiologique. Par contre, lorsque sa variation est plus importante ou si vous remarquez des saignements en dehors de vos menstruations, il est nécessaire de consulter. Il peut s’agir d’un un kyste ovarien, de polypes ou de fibromes utérins, ou du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK).

A noter aussi que les règles sont très souvent irrégulières à la puberté. Plus tard, les cycles irréguliers sont également le premier signe de la préménopause.

Vous l’aurez compris, s’il est important de connaître les principes généraux du cycle menstruel, il faut aussi se souvenir que toutes les femmes sont différentes et que chacune va vivre ses règles à sa manière. Attention, cet article ne remplace pas l’avis d’un spécialiste et en aucun cas un diagnostic médical. N’hésitez pas à en parler avec votre gynécologue si vous avez un doute ou une question vous concernant.

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A propos de l’auteur

Christelle Travelletti

Cheffe de projet Communication

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