Quand les pauses rapportent gros

30 avril 2020 | commentaire(s) |

Gilles Tornay

Dans un monde en pleine crise, tous confinés à la maison à devoir gérer un nouveau mode de travail avec des réflexes souvent dépassés, c’est un défi pour les employés comme pour les employeurs. L’ergonome spécialiste Olivier Girard, invite à revoir nos coutumes de bureau, sans révolution mais dans le but d’améliorer notre rapport au travail et la productivité de l’entreprise.

« Oui mais on a toujours fait comme ça »

Alors que le monde de l’entreprise conserve parfois certains mécanismes de l’ère industrielle, comme travailler de longues heures à une même place de travail. L’évolution du travail moderne est questionnée par le spécialiste de la santé au travail Olivier Girard : « Quand avez-vous eu la dernière idée brillante derrière votre écran ? » En effet, il est peut-être temps de repenser certains aspects concernant notre relation à la place de travail. Car après plus de trois heures assis derrière son écran, la créativité n’est plus toujours au rendez-vous.

Alors quelles sont les pistes ? Des solutions simples et n’impliquant aucune nouvelle infrastructure existent. Le tout est de revoir un peu les notions dites « acquises » du travail en entreprise.

Petites mais costaudes: Les micro-pauses

Souvent mal vue ou stéréotypée comme l’échappatoire des fainéants, une ou plutôt plusieurs courtes pauses sont pourtant gages d’efficacité au travail. A Olivier Girard de préciser : « Les courtes pauses fréquentes permettent de protéger la productivité : les études montrent qu'on ne perd pas de temps en s'arrêtant 2-3 minutes toutes les 30 min, et 10 min toutes les 2h. Il faut privilégier plusieurs courtes pauses à une seule grande. » En effet, sortir physiquement du bureau, se lever, prendre l’air, boire un « express » tout en se vidant l’esprit permet de revenir à sa place de travail avec une nouvelle fraicheur, de relancer sa productivité sans se déconnecter.

Encore un peu d’écran?

Ici, le but est de se questionner sur la nécessité de passer par l’écran pour accomplir certaines tâches de son travail. Cela commence par une diminution de la quantité d’e-mails pour poser de simples questions et préférer les appels ou même les visites en personne quand cela est possible.

Comme le souligne Olivier Girard : « Les négociations ou brainstormings, se font mieux par téléphone. La transmission d'information se fait même mieux par message vocal. La communication est plus précise, les émotions mieux transmises et le risque de mauvaise interprétation est réduit.  Ainsi, une hausse de l'efficacité va de pair avec un détachement des écrans : un investissement pour la santé physique et psychique ! »

Quand c’est fini, c’est fini!

Nous ne sommes jamais plus créatifs que sous la douche, à la montagne, en vacances, en train de bricoler…etc. Cette créativité est primordiale pour nombre de métiers, du primaire au tertiaire. C’est quand on n’y pense pas que survient LA bonne tournure, LE bon procédé. Dans ces moments, on n’est pas à son bureau, on ne travaille pas. Il est ainsi primordial de ne pas emmener le bureau avec soi lorsqu’on a terminé sa journée.

Cet aspect est essentiel, d’autant plus, en période de confinement ou de télétravail. Car on ne le dira jamais assez, une fois les heures de travail faites, il faut changer diamétralement d’activité. Il n’est bon pour personne d’emporter du travail dans la sphère privée, ni pour l’employé et sa famille, ni pour l’employeur qui, à terme aura un employé fatigué, stressé, nerveux et moins productif.

Oui d’accord mais en vrai, je fais comment?

Employé, employeur, au final, tout le monde devrait être libre de faire ou de proposer la meilleure solution pour chacun. Tant que le travail est fourni et que la santé de l’employé et de l’entreprise sont garantis, alors la méthode de l’un devrait être bonne pour l’autre.

Finalement, peut-être que la plus grosse difficulté, c’est de pouvoir changer de regard sur les pauses, les écrans, les idées reçues et le rapport au travail. Alors commençons déjà par être sûr de soi quand on repart en micro-pause pour la cinquième fois, malgré des regards accusateurs, parce que l’on sait que l’on fait du bon boulot !

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